Les Cours du VWPP – Automne 2025

PRÉSENTATION GÉNÉRALE

Vous devriez suivre quatre cours par semestre.

Vous devez suivre, d’abord, un cours d’écriture intensive à Reid Hall. Ces cours sont accompagnés par une heure de tutorat obligatoire chaque semaine.

Les trois autres cours peuvent être choisis parmi les séminaires dispensés au sein du programme VWPP à Reid Hall, les cours offerts à l’université parisienne à laquelle vous êtes inscrit·e, et un cours de dessin et de peinture (pour débutant·e·s ou pour étudiant·e·s avancé·e·s) offert à l’Académie de la Grande Chaumière.

Les étudiant·e·s de Vassar peuvent aussi suivre un atelier (.5 crédit) en plus des quatre cours d’un crédit ; les étudiant·e·s de Wesleyan peuvent suivre les deux ateliers en plus des quatre cours d’un crédit.

Les étudiant·e·s de Wesleyan peuvent aussi faire un stage pour, normalement, un demi-crédit.

Résumé des cours du VWPP :

WI1 : Mythes : écritures, réécritures, iconographies

WI2 : L’Invention de l’exotisme dans la littérature et les arts français. De l’Inde à l’Afrique (XVIIe et XVIIIe siècles)

WI3 : Errer dans un labyrinthe : Paris, son espace, ses fantômes

S1 : Comment rendre compte d’un spectacle de théâtre ou d’une performance ?

S2 : Les plus grands duos de l’art

A1 : Atelier d’écriture créative

A2 : Atelier de podcast

Un descriptif de chaque cours se trouve ci-dessous.

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Writing Intensive Courses

WI1 : Mythes : écritures, réécritures, iconographies

CRIPPA  Simona  

Récits fondateurs, les mythes tentent de répondre aux questions que l’humanité s’est posée depuis ses origines. Selon Georges Gusdorf, les mythes relèvent en effet d’une « métaphysique première » car en tant que langage primordial, ils donnent un sens au monde en liant l’individu à l’univers, au cosmos. Parce que le mythe correspond à une structure profonde de notre existence, il permettrait d’accéder à la réalité des êtres et des choses.
Du mythologue de la cité en passant par les grands tragiques (Eschyle, Sophocle, Euripide) et les écrivains contemporains, les mythes sont également une remarquable machine de création poétique. Transformés et sans cesse réactualisés, ils ont produit des significations et des discours qui ont forgé notre culture et nos imaginaires. Cependant, comment lire aujourd’hui ces fables ancestrales ?
Le cours se propose d’analyser ce que racontent, expliquent, révèlent, colportent les mythes à travers des écritures anciennes que nous comparerons aux réécritures modernes et contemporaines tout en examinant une ample iconographie ayant, elle aussi, participé à la survivance de l’univers mythique. Nos lectures et interprétations s’attacheront dès lors à l’étude de vieux archétypes et symboles contribuant à réinventer nos récits collectifs en créant de nouvelles représentations socioculturelles et de nouveaux imaginaires.
Le corpus comprend des écritures et réécritures littéraires des mythes des origines et des figures mythiques (cosmogonies/création de l’univers, Orphée et Eurydice, Œdipe, Antigone, Médée, Méduse, Cassandre, Électre…) Peinture, cinéma, bande dessinée, roman graphique, chanson – expressions saillantes de notre imaginaire – constitueront également un matériau de réflexion et d’analyse partagé en classe.
Dans leurs devoirs de « writing intensive », les étudiant.e.s pourront proposer soit une réécriture d’un mythe de leur choix soit une analyse critique d’un texte proposé par l’enseignante.

WI2 : L’Invention de l’exotisme dans la littérature et les arts français. De l’Inde à l’Afrique (XVIIe et XVIIIe siècles)

GRAILLE  Patrick

Formé à partir du grec exô (au-dehors), le mot exotisme signifie extérieur, étranger. Il traduit ce qui n’appartient pas à une nation ou à une culture de référence, une curiosité, voire un amour des mondes lointains. En théorie universel, le goût de l’exotisme s’appliqua pourtant avec plus d’intensité et de variété en Europe. Dès les « grandes découvertes » et l’ère précoloniale, les récits de voyages, les fictions et les œuvres d’art mettant en scène des étrangers fascinèrent. Si les historiens de la littérature et de l’art situent surtout cette vogue et ses stéréotypes aux XIXe et XXe siècles, dans le sillage des colonisations, c’est néanmoins au temps du Roi-Soleil et des Lumières, que la société française connaît un engouement pour ce qu’elle fantasme comme « l’Orient » et « l’Afrique Noire ». Or, cette projection des mentalités sur des contrées aussi lointaines, différentes et méconnues, est représentée de façon opposée. Deux types d’exotismes s’imposent alors. L’un magnifiant l’étranger comme civilisé, évolué, l’autre le diabolisant comme sauvage, arriéré. En 1756, Voltaire, le philosophe le plus influent de son temps, décrit ainsi « l’Inde de qui toute la terre a besoin, et qui seule n’a besoin de personne », tout en réduisant l’esclavage des Africains à un commerce « démontrant notre supériorité ». Qu’est-ce qui justifie ces préjugés ? Sont-ils unanimement partagés ? Genrés ? Comment l’exotisme peut-il à la fois exprimer une sensibilité, un art subtil d’accéder à l’autre, une ethnologie humaniste, et un racisme culturel et scientifique essentialiste, qui bientôt dominera la pensée occidentale ? Enfin, de quelles manières ces approches précoloniales paradoxales de l’exotisme préfigurent-t-elles les perceptions coloniales de l’étranger, africain ou indien, qui triompheront aux XIXe et XXe siècles ?
Partagé entre l’Inde et l’Afrique subsaharienne, le cours explorera ces questions à travers des documents variés : récits de voyages, extraits romanesques et philosophiques, contes, fables, pièces de théâtre, œuvres graphiques… Afin de contrebalancer le corpus d’œuvres en majorité rédigées par des hommes blancs français – les rares femmes écrivaines de l’époque n’ayant pas laissé d’écrits relevant de l’exotisme –, nous lirons lorsque cela sera possible les textes au programme en miroir avec des critiques issu.e.s de diverses origines et cultures.
Pour prévenir les « esprits sensibles », précisons que certaines séances aborderont des sujets parfois choquants, mais qui se révèleront nécessaires pour comprendre la création des histoires et des imaginaires du passé.

WI3 : Errer dans un labyrinthe : Paris, son espace, ses fantômes

SIGAL Raphaël 

Il existe en France toute une tradition littéraire de la promenade et de la marche à pied. Des Rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau au Piéton de Paris de Léon-Paul Fargue, en passant par Le Paysan de Paris de Louis Aragon, les auteurs utilisent le motif de la marche et de la déambulation pour écrire et décrire de façon dynamique leur rapport à l’espace qui les entoure. Baudelaire fait du dandy flâneur l’emblème du rapport à la vie et à la ville modernes. Mais que se passe-t-il lorsque l’espace alentour devient illisible ou menaçant ? C’est la question qui nous occupera ce semestre. Nous lirons des textes écrits à Paris et sur Paris par des écrivains exilés ou marginalisés, dont le rapport à l’espace et à la ville est marqué par l’inconfort et l’exclusion. Pour joindre la théorie à la pratique, de nombreuses séances de ce cours seront consacrées à une déambulation à pied dans les rues de Paris et de ses environs.

Errer dans un labyrinthe est un cours de littérature intensif et demande un travail sérieux et continu. Il est impensable de venir en cours sans avoir lu les textes qui seront au centre de nos séances. Pour ce cours, vous allez devoir rédiger pour chaque cours un journal d’un usager de l’espace : il s’agira de collecter chaque semaine vos pensées sur les textes que nous lirons à la lumière de votre propre expérience de Paris (300-500 mots). Il faudra m’envoyer par email vos pensées chaque semaine le dimanche qui précède notre cours (le dimanche 2 février pour le cours du mardi 4 février, etc.). À partir des pensées que vous aurez écrites et des commentaires que je vous ferai, il y aura trois travaux à rendre (1500-2000 mots) à intervalles réguliers au cours du semestre aux dates suivantes : le premier devoir sera à rendre le 4 mars ; le deuxième sera à rendre le 1er avril et le dernier sera à rendre lors du dernier cours le 29 avril. Comme toujours, votre participation au cours est essentielle. Si vous êtes absents, je vous demande de me prévenir par email et de rattraper le cours que vous aurez manqué.

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Séminaires

S1 : Comment rendre compte d’un spectacle de théâtre ou d’une performance ?

MEGEVAND Martin

Il s’agit dans ce cours d’associer une expérience de spectateur de théâtre (ou de performance) et l’apprentissage de connaissances d’ordre théorique sur le genre théâtral et la performance. Nous assisterons à 4 ou 5 représentations choisies (en tout cas pour la plupart d’entre elles) parmi les œuvres présentées dans le cadre du Festival d’automne à Paris qui est un garant d’excellence. Chaque spectacle sera préalablement présenté en cours, relié à un courant historique et /ou à des questions théoriques relatives à la représentation. Pour toutes les œuvres vues, chaque participant du cours devra remettre un texte de deux pages minimums qui relèvera soit de la critique journalistique, soit de la réflexion académique, soit de l’expression libre. En outre, un examen de contrôle des connaissances théoriques aura lieu à la fin du semestre. Chaque participant pourra, s’il le souhaite, voir figurer certains de ses textes dans un livret relié et illustré qui sera remis pour mémoire aux membres du groupe à la fin du semestre. Le programme des pièces et le calendrier des sorties seront fournis dès que le programme du Festival d’Automne à Paris aura été diffusé. Les participantes et participants au cours seront donc tenus d’assister aux spectacles et de lire préalablement les pièces au programme, lorsque les textes sont disponibles.

S2 : Les plus grands duos de l’art

SARANT Mylène

L’imaginaire romantique a construit l’image de l’artiste solitaire, coupé du monde tel Monet encordé sur les rochers de Belle-Ile-en-mer ou Cézanne isolé de la société dans le cabanon de Bibémus en Provence. Dans la réalité, les artistes, même les plus misanthropes, ont toujours entretenu des relations très intenses avec certains de leurs semblables, leurs mécènes et amis, leurs amours. Les cours de cette année auront pour vocation de célébrer ces amitiés et ces amours exceptionnels et créatifs. Au travers de la découverte de duo mythiques nous explorerons la relation complexe et riche entre un mécène et son artiste, entre deux frères, deux amis ou deux amants. Ce parcours sera l’occasion de redécouvrir ou de découvrir l’œuvre et la personnalité de Rodin et Camille Claudel, Marie-Antoinette et Vigée Le Brun, Andrea Mantegna et Giovanni Bellini. Nous plongerons aussi dans l’atelier de deux fratries exceptionnelles du design pour étudier les objets poétiques des frères Castiglioni et Bouroullec. 

Le cours s’adresse aux étudiants qui suivent un cursus en sciences humaines, en histoire ou histoire de l’art et qui désirent parcourir l’histoire de l’art en suivant la carrière de duos d’artistes. Les grandes périodes de l’histoire de l’art sont abordées, la Renaissance, le XVIIIe, l’art moderne et contemporain. Le cours est lieu de débats critiques et théoriques mais aussi d’une expérience pratique : des visites sont en effet réalisées au musée du Louvre et au musée Rodin au contact direct des œuvres de manière à éveiller la sensibilité des étudiants.

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Ateliers

A1 : Atelier d’écriture créative

WEINBERG Alexis

Cet atelier d’écriture créative, conçu pour un public d’étudiant.e.s dont le français n’est pas la première langue, se structure autour de grands moments d’écriture : jouer, imiter, décrire, prêter attention, se souvenir, fictionner. La progressivité s’organise selon des modalités d’écriture de plus en plus personnelles.

Chacune de ces six séquences de deux heures donnera lieu à plusieurs activités individuelles ou collectives. Quelques considérations d’histoire et de théorie littéraires pourront nous aider à mettre en perspective ces activités. Les textes produits seront immédiatement partagés en classe, dans un esprit de respect et de bienveillance.

A2 : Atelier de podcast

SAINT-GERMAIN Laetitia

Cet atelier est une initiation au podcast lors duquel le groupe réalisera collectivement une série documentaire sur leur expérience pendant le semestre à Paris. Grâce à la régularité de l’activité, les élèves pourront détailler la manière dont ils et elles évoluent dans leur vie en France, ce qui les étonne au départ, ce à quoi il·elles s’habituent, ce qui va leur manquer au moment de repartir aux États-Unis.

Le rendu de ce cours pourrait par exemple être une série documentaire en 5 épisodes de 20 minutes intitulée « Immersion dans le VWPP — Printemps 2025 ». Chaque épisode comprendrait une voix off assuré par un·e étudiant·e, une immersion dans les activités qu’il·elles font (balade en bateau-mouche, dégustation vin/fromage, visite de Versailles), des interviews des élèves et de certain·es membres du programmes et familles d’accueil, et un habillage musical réalisé par les étudiant·es, en fonction de leur pratique artistique (chant, piano, etc).

Le rendu de cet atelier aurait une visée pédagogique et de communication. Il pourrait être diffusé sur le site du VWPP et sur les plateformes d’écoute. Il viserait en particulier les élèves présent·es à Paris et leurs familles, ainsi que les étudiant·es qui pensent à effectuer un semestre à l’étranger et veulent savoir ce qui se passe concrètement dans la vie des élèves lorsqu’ils sont à Paris.