PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Vous devriez suivre quatre cours par semestre.
Vous devez suivre, d’abord, un cours d’écriture intensive à Reid Hall. Ces cours sont accompagnés par une heure de tutorat obligatoire chaque semaine.
Les trois autres cours peuvent être choisis parmi les séminaires dispensés au sein du programme VWPP à Reid Hall, les cours offerts à l’université parisienne à laquelle vous êtes inscrit·e, et un cours de dessin et de peinture (pour débutant·e·s ou pour étudiant·e·s avancé·e·s) offert à l’Académie de la Grande Chaumière.
Les étudiant·e·s de Vassar peuvent aussi suivre un atelier (.5 crédit) en plus des quatre cours d’un crédit ; les étudiant·e·s de Wesleyan peuvent suivre les deux ateliers en plus des quatre cours d’un crédit.
Les étudiant·e·s de Wesleyan peuvent aussi faire un stage pour, normalement, un demi-crédit.
Résumé des cours du VWPP :
WI1 : La nature en questions : littérature, philosophie, arts visuels
WI2 : Paris – Palimpseste
WI3 : L’Amour à la française, une exception étrange ?
WI4 : Écrire à Paris aujourd’hui
S1 : L’art du portrait au siècle des Lumières
S2 : Le spectacle de Paris dans le cinéma français
S3 : L’histoire de la villa : de l’Antiquité au XXᵉ siècle
S4 : Comment rendre compte d’un spectacle de théâtre ou d’une performance?
A1 : Atelier de Stage : Réflexion et Réaction sur le Terrain Parisien
A2 : Atelier de podcast
Un descriptif de chaque cours se trouve ci-dessous.
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Writing Intensive Courses
WI1 : La nature en questions : littérature, philosophie, arts visuels
CRIPPA Simona
Tour à tour célébrée, idéalisée, interrogée, explorée ou mobilisée, la nature constitue un sujet esthétique majeur ainsi qu’un enjeu éthique, politique et social. Loin d’être un simple arrière-plan, elle reflète des visions du monde, des rapports de pouvoir, des imaginaires culturels ainsi que des aspirations individuelles ou collectives.
Ce cours propose d’examiner la manière dont la nature et l’environnement ont été et sont pensés et représentés à travers différentes époques et différents médiums artistiques. À partir d’exemples issus de la littérature, de la philosophie, des arts visuels (peinture, cinéma, bande dessinée, roman graphique), nous analyserons les transformations des sensibilités et des formes de représentation.
L’objectif est d’offrir aux étudiant·e·s des outils critiques et théoriques pour comprendre la richesse et la complexité des relations entre création artistique et monde des vivants, tout en nourrissant leur propre pratique, réflexion et création plastique.
Les étudiant.e.s seront invité-es à tenir un cahier de « writing intensive », lieu d’expérimentation critique et créative, où se croiseront réflexions théoriques, analyses textuelles, pensées personnelles et approches poétiques.
Deux sorties envisagées :
1) Une visite au Muséum National d’Histoire Naturelle : Jardin des Plantes, Galerie de l’évolution.
2) Une promenade dans un parc parisien ou une participation à une exposition, performance, conférence ou manifestation en lien avec la question de la nature et les enjeux
environnementaux.
Mots clés : littérature, arts visuels, écopoétique, écoféminisme, écriture, création, anthropologie, genre, décolonialité.
Corpus : le polycopié avec les extraits des textes étudiés en classe sera fourni par l’enseignante.
WI2 : Paris – Palimpseste
SIGAL Raphaël
Au début du 20e siècle, Paris est le centre symbolique du monde occidental. Cinquante millions de visiteurs viennent assister à l’Exposition Universelle de 1900 où se rendent également tous les leaders du monde de l’époque. Mais très rapidement la guerre éclate : l’histoire du vingtième siècle vire à la catastrophe, elle est marquée par la guerre et les déplacements dont Paris devient une caisse de résonance puissante. La ville se transforme au rythme des violences et des migrations. Contraints par une situation politique ou économique intenable, de nombreux étrangers viennent s’installer à Paris et dans sa banlieue. En retour, la ville de Paris porte les traces du passage et de l’installation de ces communautés successives. Ces traces sont visibles dans les rues et les musées, mais aussi les livres et les films. Comment interroger ces traces pour comprendre ce que fut Paris de 1900 jusqu’à nous ? Telle sera la question de notre cours. Nous y répondrons en interrogeant des œuvres d’horizons variés. Quatre fois dans le semestre, une visite dans un musée ou un quartier nous permettra de mettre en perspective les textes que nous aurons lus.
WI3 : L’Amour à la française, une exception étrange ?
GRAILLE Patrick
Toute idée de l’humain contient une idée de l’amour. Une idée universelle, que l’on cherche à traduire par des actes, des mots et des œuvres d’art, mais qui paradoxalement incarne l’ambigu, l’indicible, l’ineffable, à travers les expressions d’âmes et de sexes en détresse et/ou en extase.
Éros, qui était un dieu pour les Anciens, est devenu un tourment pour les Modernes. Le dieu de l’amour et de la puissance créatrice était séduisant et mineur ; désacralisé, il se transforme en un mal majeur. Mais cette évolution a eu lieu seulement en Occident, car rien d’analogue n’existe en Inde, en Chine ou en Afrique. Comment expliquer ce fait ? Et pourquoi l’érotisme – hétérosexuel, homosexuel, bisexuel ou non binaire – a-t-il été longtemps condamné, voire criminalisé, aux yeux des chrétiens sincères comme dans les lois de l’État français laïc ?
Pour comprendre le puritanisme de cette situation, nous étudierons des œuvres qui identifient l’amour à une communication des cœurs et/ou à un appétit charnel. Conjointement, nous nous interrogerons sur la possibilité de qualifier ces sentiments passionnels comme des phénomènes typiquement « français », surtout à en croire les stéréotypes de nombreux penseurs européens qui, du XVIe siècle à nos jours, stigmatisent la France pour ses mœurs vicieuses et décadentes.
Fondé sur un panorama d’extraits romanesques, de contes, essais, nouvelles, poésies, chansons et œuvres cinématographiques, ce cours explorera les arts d’aimer à la française à la fois historiquement (du XVIIIe siècle à aujourd’hui) et thématiquement (de l’adoration tragique à la volupté érotique).
WI4 : Écrire à Paris aujourd’hui
WEINBERG Alexis
Qu’est-ce qu’écrire ? Et qu’est-ce qu’écrire à Paris, en français, en 2025 ?
Cet atelier invite les étudiant.e.s à explorer ces questions en pratiquant l’écriture créative en français, à travers plusieurs gestes : jouer, imiter, observer, écouter, se souvenir, imaginer, construire.
L’atelier est ouvert à toutes et tous, quel que soit le niveau en français et l’habitude d’écrire. Tout au long des 12 séances de 2 heures, il offrira un espace bienveillant et stimulant pour les expérimentations individuelles et collectives. Surtout, il permettra aux étudiant.e.s de gagner en confiance dans leur expression écrite, ce qui leur sera utile, par la suite, dans des contextes académiques mais aussi personnels.
Nous travaillerons à partir de la littérature contemporaine d’expression française, dans toute sa diversité, et nous explorerons la richesse du Paris littéraire. Nous irons assister à une performance à la Maison de la poésie, lieu majeur de la création aujourd’hui.
Chaque participant.e publiera un texte personnel sur le blog du VWPP, qui marquera l’aboutissement de son parcours dans l’atelier.
L’évaluation portera en grande partie sur la participation et la progression dans l’écriture en français.
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Séminaires
S1 : L’art du portrait au siècle des Lumières
SARANT Mylène
Le siècle des lumières est considéré à juste titre comme l’Âge d’or du portrait en France. À cette époque, en effet, les artistes réinvestissent ce genre anobli par les artistes de la Renaissance et produisent de très grands chefs-d’œuvre. Comme leurs aînés, ils cherchent, par la sculpture, le dessin ou la peinture, une ressemblance « Trait pour Trait » avec leur sujet. Mais ces créateurs ne s’arrêtent pas là : la vérité psychologique, les goûts et le rôle social de leurs modèles doivent transparaître dans le regard et les attitudes, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de peindre des thèmes dans l’esprit du temps, comme le monde des femmes et de l’enfance.
D’autres sujets, plus politiques, apparaissent également. Les artistes font sortir de l’anonymat et de l’ombre hommes et femmes de leur temps, des héros « modernes » qui par leur mérite et non leur naissance confortent espoirs et aspirations nouvelles.
Cette époque est aussi celle de révolutions techniques et esthétiques que nous découvrirons face aux œuvres dans le cadre de sorties à Versailles et au Louvre.
S2 : Le spectacle de Paris dans le cinéma français
DEGENÈVE Jonathan
Paris est un spectacle qu’offre le cinéma depuis sa naissance jusqu’à aujourd’hui. Les frères Lumière inventent le cinématographe à Lyon, mais c’est sur les Grands Boulevards parisiens qu’ils font les premières projections. Par ailleurs, leurs documentaires de la ville sont bel et bien mis en scène. Avec le passage du muet au parlant, et notamment dans Sous les toits de Paris qui incarne cette transition, la représentation urbaine se fait à travers des images qui deviennent progressivement des clichés dont certains se retrouvent jusque dans La La Land. Il est vrai que le film Les Enfants du Paradis montre déjà l’envers d’une capitale qui se transforme ainsi en décor, en théâtre de la passion, mais c’est la Nouvelle Vague qui renouvelle et même révolutionne cette vision. Il y a l’amour, mais il y a aussi l’exclusion (Les 400 coups), la mort (À bout de souffle), la déchéance (Le Signe du Lion) et la maladie (Cléo de 5 à 7). Paris se dote alors de dimensions multiples et variées, même lorsque les films sont nostalgiques (Dans Paris) ou futuristes (Peut-être). Reste que pour les jeunes de banlieue, aller à Paris c’est toujours aller au spectacle. En témoigne le cinéma de ces dernières années (La Haine, Bande de filles, Divines) qui invite du coup à une réflexion à la fois économique et anthropologique à l’endroit de celles et ceux qui sont comme des étrangers dans leur propre pays alors que leur culture, qui s’invente dans les cités, est ce que Paris ne cesse de suivre et de reprendre.
S3 : L’histoire de la villa : de l’Antiquité au XXᵉ siècle
INGLESE Andrea
Ce cours se propose d’explorer la typologie de la « villa » depuis son émergence dans l’architecture de l’Antiquité romaine. L’élève sera accompagné dans la découverte de cette typologie de bâtiment, dont le programme est resté en grande partie identique au cours de deux millénaires. La villa se présente comme un dispositif complexe, valorisant à la fois les espaces intérieurs et les espaces naturels extérieurs, et constituant à chaque époque un terrain d’expérimentation audacieuse pour les architectes. Son histoire est étroitement liée au mythe d’Arcadie, d’origine grecque mais élaboré par les Romains. Il n’y a pas de villa sans une culture spécifique de l’habiter, culture étroitement liée au rêve d’un paradis sur terre.
Le cours constitue également une initiation au langage classique et moderne de l’architecture. Notre itinéraire se déroulera en trois grandes étapes : la naissance de la villa dans l’architecture romaine ; la villa à la Renaissance italienne, des résidences des Médicis aux créations de Palladio ; enfin, la villa dans l’architecture moderne, de la Red House de William Morris et Philip Webb à la villa Dall’Ava de Rem Koolhaas.
Deux thématiques transversales seront abordées : le lien entre la culture de la villa et la peinture de paysage à la Renaissance, et l’art des jardins à l’italienne et à la française entre la Renaissance et le XVIIᵉ siècle. Le cours sera enrichi par des sorties sur le terrain, comprenant visites de musées, bâtiments historiques et promenades architecturales, pour mettre en pratique l’analyse et l’observation des espaces étudiés.
S4 : Comment rendre compte d’un spectacle de théâtre ou d’une performance ?
MÉGEVAND Martin
Il s’agit dans ce cours d’associer une expérience de spectateur de pièce de théâtre (ou de performance) et l’apprentissage de connaissances d’ordre théorique sur le genre théâtral et la performance.
Durant le semestre, nous assisterons tous ensemble à des spectacles dans des lieux théâtraux dont il sera rappelé l’histoire. Les cinq spectacles auxquels on assistera, de différents genres et formats, feront l’objet d’analyses préparatoires approfondies – relatives au texte et/ou aux mises en scènes antérieures s’il s’agit d’un classique. Après avoir vu chaque pièce, chaque participant ou participante disposera de deux semaines pour remettre un compte-rendu de représentation détaillé selon des règles qui auront préalablement été données en séance.
Parallèlement à cette activité pratique, seront étudiés en cours des sujets destinés à placer dans une perspective soit historique, soit esthétique, les représentations auxquelles on aura assisté.
Durant le semestre, parmi les cinq spectacles prévus, nous prévoyons d’ores et déjà d’analyser deux spectacles événements : l’adaptation du roman de Flaubert Madame Bovary que présentera le réalisateur et metteur en scène Christophe Honoré au Théâtre de la Ville, et la mise en scène au théâtre de l’Atelier, d’En attendant Godot avec deux très grands acteurs de théâtre, Jacques Bonaffé et Denis Lavant, qui a été l’un des grands événements du festival d’Avignon 2025.
La validation du cours consistera dans les compte-rendus des cinq spectacles auxquels s’ajouteront un travail sur table portant sur les questions historiques et théoriques vues en cours et une note de participation. Un choix de travaux des participants et participantes au cours sera rassemblé sous forme anonymisée en un livret souvenir qui leur sera remis à la fin du semestre.
Dans la mesure du possible, les sorties auront lieu le même jour que celui du séminaire. Le programme complet des pièces et le calendrier des sorties sera fourni dès le premier cours.
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Ateliers
NB – Normalement, les ateliers, qui valent chacun un demi-crédit (.5), seront suivis ensemble pour composer une unité de crédit entière (1 unit).
A1 : Atelier de Stage : Réflexion et Réaction sur le Terrain Parisien
PARKER Thomas, DESSERTENNE Cécile, GOUETH Honorine
Cet atelier offre aux étudiant·es, par le biais d’un stage (internship) une expérience d’immersion dans un contexte professionnel, tout en développant un regard sociologique sur le milieu du travail en France.
Étudiant·e·s :
- Rédiger, en fin de semestre, une réflexion finale de 3 pages OU la possibilité de rendre un travail final en forme d’un podcast (voir ci-dessous l’Atelier Podcast (Prof. Germain-Thomas), complétant les deux ateliers pour un crédit entier.
- Effectuer environ 20 heures de travail de stage au cours du semestre, tout en réfléchissant aux dimensions sociales, culturelles et éthiques du travail en France.
- Lire de courts textes sociologiques et participer à des échanges avec les profs et les autres étudiant·e·s en stage afin de développer une approche dialogique de l’adaptation au milieu professionnel français.
- Tenir un journal réflexif (250–300 mots par entrée) établissant des liens entre les expériences de terrain et les thèmes du cours.
Objectifs pédagogiques :
À la fin du semestre, les étudiant·e·s seront capables de :
- Développer une réflexion critique sur les expériences d’immersion et de service grâce à l’observation et à l’analyse.
- Développer des compétences interculturelles — communication, empathie, adaptabilité, conscience de soi — dans un environnement multilingue et multiculturel.
- Renforcer leurs compétences orales et écrites en français grâce à leur usage actif dans des contextes communautaires authentiques.
- Situer leurs idées et émotions personnelles dans des enjeux plus larges (e.g. justice sociale, responsabilité civique, solidarité communautaire).
A2 : Atelier de podcast
GERMAIN-THOMAS Laetitia
Cet atelier est une initiation au podcast lors duquel le groupe réalisera collectivement ou individuellement une série documentaire sur leur expérience pendant le semestre à Paris. Grâce à la régularité de l’activité, les élèves pourront détailler la manière dont ils et elles évoluent dans leur vie en France, ce qui les étonne au départ, ce à quoi il·elles s’habituent, ce qui va leur manquer au moment de repartir aux États-Unis.
Le rendu de ce cours pourrait par exemple être une série documentaire en 5 épisodes de 20 minutes intitulée « Immersion dans le VWPP — Printemps 2025 ». Chaque épisode comprendrait une voix off assuré par un·e étudiant·e, une immersion dans les activités qu’il·elles font (balade en bateau-mouche, dégustation vin/fromage, visite de Versailles), des interviews des élèves et de certain·es membres du programmes et familles d’accueil, et un habillage musical réalisé par les étudiant·es, en fonction de leur pratique artistique (chant, piano, etc).
Le rendu de cet atelier aurait une visée pédagogique et de communication. Il pourrait être diffusé sur le site du VWPP et sur les plateformes d’écoute. Il viserait en particulier les élèves présent·es à Paris et leurs familles, ainsi que les étudiant·es qui pensent à effectuer un semestre à l’étranger et veulent savoir ce qui se passe concrètement dans la vie des élèves lorsqu’ils sont à Paris.