Cours du VWPP – Automne 2019

Cours d’écriture intensive / Writing intensive courses (4)

  1. WI1 —Les Mythes dans la littérature
  2. WI2 — Le spectacle de Paris au cinéma 
  3. WI3 — L’Amour à la française : Une exception étrange ?
  4. WI4 — La monarchie absolue et la naissance de notre modernité

Séminaires / Seminars (5)

  1. S1 — Lire, dire et jouer le théâtre – un cours en trois actes
  2. S2 — Réfugiés et exilés en France au XXe siècle
  3. S3 — Art et politique : l’artiste engagé
  4. S4 — Écoutez Paris chanter
  5. S5 — Femmes, genres et séxualité(s) en France

Les Cours d’Écriture Intensive

 WI1 « Les Mythes dans la littérature »
Myths in Literature

Prof. Simona Crippa

« Les mythes nous pressent de toutes parts, ils servent à tout, ils expliquent tout » écrit Balzac qui a l’ambition de transformer en mythe la matière contemporaine. C’est parce que le mythe se présente comme le point de contact entre l’humain et le divin et s’offre comme une interprétation de la mémoire de toute civilisation. La fonction du mythe est précisément de laisser entendre que le monde est intelligible ; c’est grâce au mythe, expliquera Mircea Eliade, que l’existence humaine trouve sa signification.

La présence du mythe dans les tragédies, les poèmes, les romans, les opéras, les tableaux, le cinéma, est un indice de son importance dans la construction de notre imaginaire et de notre connaissance du monde. On conviendra que la mythologie investit désormais différents champs de notre société. De l’art à la publicité, elle a fini par intégrer le langage courant : « le fil d’Ariane », « le talon d’Achille », « être un don Juan » sont des expressions souvent utilisées et le concept freudien du « Complexe d’OEdipe » est maintenant connu par tout un chacun.

La littérature est formellement le lieu par où la mythologie s’est développée et a trouvé son espace de réécriture car l’écrivain a toujours perçu dans le mythe une source intarissable de création. Ovide se reflète déjà dans la figure d’Orphée dont la lyre n’asséchera jamais le chant. Aujourd’hui comme autrefois, l’histoire des peuples continue à se dessiner à travers un récit mythologique. Dès lors, quelle pratique de la littérature peut-on découvrir ? Quels phénomènes peut-on observer en action ? Comment les écrivains modernes et contemporains reviennent-ils à la matière mythologique ? La formule célèbre de Roland Barthes : « Tout texte est un intertexte » suffirait-elle à justifier les réécritures du mythe ?

Ces questions guideront un parcours qui s’appuiera sur quelques notions théoriques afin de mieux concevoir la réception et l’invention des mythes. Ceux-ci seront illustrés notamment par cinq exemples de réécriture de figures mythiques dans la littérature moderne et contemporaine, que l’on mettra en regard à chaque fois avec les textes anciens de Sophocle, Euripide, Eschyle, Ovide ou encore avec les tragédies classiques de Corneille et Racine.

Les cinq exemples de réécriture choisis pour leur apport à l’actualisation des figures mythiques sont les suivants :

— Jean COCTEAU, Orphée, Paris, Stock, [1927], 2005 ;
— Marguerite DURAS, Roma, in Ecrire, Paris Gallimard « Folio », [1993], 1995 ;
— André GIDE, Thésée, Paris, Gallimard « Folio », [1946], 2016 ;
— Laurent GAUDE’, Médée-Kali, Paris, Magnard « Classiques & Contemporains », [2003], 2017 ;
— Nancy HUSTON, Jocaste reine, Arles, Actes Sud « Un endroit où aller », 2009
D’autres extraits d’œuvres théoriques seront proposés pour l’étude en classe.

Excursions :

— Une visite au Louvre avec des parcours choisis pour découvrir des œuvres de la mythologie grecque et romaine est envisagée.
— Une pièce de théâtre évoquant une figure de la mythologie ou se rapportant à un mythe, sera proposée aux étudiants selon la programmation théâtrale 2019-2020.

 

WI2 « Le spectacle de Paris au cinéma »
Paris in French Cinema

Prof. Jonathan Degenève

Paris est un spectacle qu’offre le cinéma depuis sa naissance jusqu’à aujourd’hui. Les frères Lumière inventent le cinématographe à Lyon, mais c’est sur les Grands Boulevards parisiens qu’ils font les premières projections. Par ailleurs, leurs documentaires de la ville sont bel et bien mis en scène. Avec le passage du muet au parlant, et notamment dans Sous les toits de Parisqui incarne cette transition, la représentation urbaine se fait à travers des images qui deviennent progressivement des clichés dont certains se retrouvent jusque dans La La Land. Il est vrai que le film Les Enfants du Paradismontre déjà l’envers d’une capitale qui se transforme ainsi en décor, en théâtre de la passion, mais c’est la Nouvelle Vague qui renouvelle et même révolutionne cette vision. Il y a l’amour, mais il y a aussi l’exclusion (Les 400 coups), la mort (À bout de souffle), la déchéance (Le Signe du Lion) et la maladie (Cléo de 5 à 7). Paris se dote alors de dimensions multiples et variées, même lorsque les films sont nostalgiques (Dans Paris) ou futuristes (Peut-être). Reste que pour les jeunes de banlieue, aller à Paris c’est toujours aller au spectacle. En témoigne le cinéma de ces dernières années (La Haine,Bande de filles, Divines)qui invite du coup à une réflexion à la fois économique et anthropologique à l’endroit de celles et ceux qui sont comme des étrangers dans leur propre pays alors que leur culture, qui s’invente dans les cités, est ce que Paris ne cesse de suivre et de reprendre.

 

WI3 « L’Amour à la française : Une exception étrange ? »
French Love : A Strange Exception?

Prof. Patrick Graille

Toute idée de l’humain contient une idée de l’amour. Une idée universelle, que l’on s’évertue à traduire par des actes, des mots et des œuvres d’art, mais qui paradoxalement incarne l’ambigu, l’indicible, l’ineffable, à travers les expressions d’âmes et de sexes en détresse et/ou en extase.

Éros, qui était un dieu pour les Anciens, devint un tourment pour les Modernes. Le dieu de l’amour et de la puissance créatrice était séduisant et mineur ; désacralisé, il se transforma en un mal majeur, embarrassant et prohibant. Mais cette évolution n’eut lieu qu’en Occident, car on ne remarqua rien d’analogue en Inde, en Chine ou en Afrique. Comment expliquer ce fait ? Et pourquoi l’érotisme – hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel –fut-il pendant des siècles relégué du côté de la perversité, de la malignité, de la dangerosité, de la marginalité, aux yeux des chrétiens sincères comme dans l’arsenal législatif de l’État français laïque ?

Comprendre le puritanisme de cette situation enracinée dans une religion pourtant consacrée à l’amour de Dieu et d’autrui implique l’examen de textes qui valorisent cette palpitante passion du corps et de l’esprit. Une passion spécifiquement française ? Oui, à en croire les stéréotypes de nombreux penseurs européens qui, du XVIesiècle à nos jours, au nom de la morale et de la vertu, stigmatisent les mœurs vicieusesd’une France dite décadente. Ainsi l’Écossais Tobias GeorgeSmollet qualifia les Français de « vulgaires séducteurs débauchés » et les Françaises de « créatures frivoles trop libérées » dans son Voyage à travers la France et l’Italie(1766). Loin de cette caricature, l’Américaine Marilyn Yalom, dans son essai mondialement traduit Comment les Français ont inventé l’amour. Neuf siècles de passion et de romance(2012), traita la question d’une plume éclairée et sans préjugé.

Fondé sur un panorama d’œuvres littéraires variées (extraits romanesques, contes, nouvelles, poésies, chansons…), ce cours explorera les arts d’aimer « à la française » historiquement (du XVIIIesiècle à aujourd’hui) et thématiquement (de l’adoration tragique à la volupté érotique).

 

WI4 « La monarchie absolue et la naissance de notre modernité »
Absolute Monarchy and the Birth of our Modernity

Prof. Églantine Morvant

Les médias français qualifient parfois Emmanuel Macron, l’actuel président français, de « monarque ». Pourquoi cette épithète peut-elle être perçue comme une injure ? D’où vient cette image négative ?  Afin de mieux cerner les enjeux sous-jacents à ces questions, ce cours se propose d’explorer le développement de la monarchie dite « absolue » — manière solitaire et autoritaire de gouverner principalement exercée par Louis XIV au 17e siècle.

En étudiant des textes de genres divers (poésie, philosophie, roman, théâtre), nous verrons comment la littérature du 17e siècle chante la gloire du monarque absolu, donne à voir sa façon de gouverner autoritaire et son influence sur les relations interpersonnelles, et témoigne enfin de l’émergence d’une conscience individuelle.

Ces textes nous donneront l’occasion de mieux apprécier le contexte politique et social qui a contribué à l’essor du pouvoir absolu en France. Par exemple, nous prêterons attention à la Fronde des Nobles qui, pendant l’enfance de Louis 14, ont voulu renverser la monarchie absolue afin d’avoir de nouveau plus de pouvoir sur leurs propres terres. Nous examinerons également comment depuis le 16e siècle et les guerres civiles entre catholiques et protestants, le roi français avait la délicate double tâche de réaffirmer la religion catholique qui instituait son autorité tout en garantissant la paix au sein de son peuple. Enfin, nous apprécierons comment, d’un point de vue social, au 17e siècle, faire partie de l’Église ou d’un courant religieux était synonyme d’exercer un pouvoir voire une domination sur les autres.

Ainsi, nous considérerons jusqu’à quel point aujourd’hui encore, même 300 ans plus tard, le 17e siècle reste toujours au fondement de notre modernité et pose déjà la question toujours actuelle : quelle liberté exercer face à un pouvoir fort ?

Corpus :

La Fayette, La Princesse de Montpensier + film de Tavernier
La Fontaine, Fables (extraits)
Pascal, Les Pensées (extraits) ; Descartes (extraits).
Molière, Tartuffe.
Une pièce de Corneille (Horace ou Cinna) ou de Racine (Esther ou Athalie)

 

Les Séminaires

 

S1 « Lire, dire et jouer le théâtre – un cours en trois actes »
Reading, Voicing and Performing Theatre – a Three-Act Course

Prof. Bruno Clément et Prof. Adrien Le Ray

Si le texte de théâtre est presque toujours écrit avant que les acteurs en aient connaissance, il est d’abord un spectacle – conçu pour la représentation publique. Il a plusieurs vies, plusieurs dimensions.

Ce cours comprendra donc trois Actes, comme autant d’axes d’étude distincts mais complémentaires.

Le premier Acte, assuré par BRUNO CLEMENT, consistera en une étude d’extraits de pièces, tragiques ou comiques, appartenant à des époques, des styles, des cultures et des traditions différentes. C’est dans ce premier volet que seront abordées les théories du théâtre, son rôle social et politique, ainsi que les théories du jeu et de la mise en scène. Il sera enfin un espace de réflexion sur la manière dont le texte pourrait être joué aujourd’hui ; il sera donc en lien direct avec le deuxième Acte.

Le deuxième Acte, assuré par ADRIEN LE RAY, consistera à redécouvrir les textes étudiés en leur donnant vie sur un plateau de théâtre. Quelle nouvelle valeur, quelle puissance nouvelle prend le texte lorsqu’il est incarné? Lorsqu’il est adressé à un public? Lorsqu’il sort de son contexte historique pour être joué ici et maintenant, à Reid Hall, par les étudiants?

Ces séances pratiques seront l’occasion d’aborder ces textes de manière ludique et de découvrir l’acteur.rice en chacun de nous. Des jeux de théâtre et exercices d’improvisations autour des thèmes du cours permettront de développer un nouveau rapport aux pièces, aux auteurs abordés et à la pratique du français.

Une présentation des travaux en public est prévue à la fin du semestre, ou chacun des étudiants prendra part à la création (jeu d’acteur, mise en scène, décors, lumière, son, etc.)

Le troisième Acte consistera en plusieurs soirées dans les théâtres parisiens. Ces spectacles seront, autant que le permettra la programmation des salles, en relation avec les textes étudiés en cours et avec le thème retenu pour cette année : la dispute. La dispute en effet fournit aux dramaturges tragiques et comiques des scènes essentielles en même temps qu’elle offre aux actrices et aux acteurs des occasions de faire valoir leur maîtrise technique et dramatique.

Ce cours hybride et original sera l’occasion d’explorer toutes les dimensions du texte de théâtre, toutes les étapes de sa vie: de l’écrire au lire, du dire au lire, du lire au jouer ! Il est une introduction aux théories et à l’histoire du théâtre autant qu’une initiation au jeu et aux métiers du théâtre.

A vous de jouer !

 

S2 « Réfugiés et exilés en France au XXe siècle»
Refugees and Exiled in France in the XXth century

Prof. Jean-Philippe Dedieu

Depuis ces dernières années, l’arrivée massive en France de réfugiés en provenance d’Afrique et du Moyen Orient est généralement présentée, dans le débat public, comme une « crise sans précédent » dans l’histoire de la France et, plus largement, de l’Europe.

S’adossant au temps long, ce séminaire se donne pour objectif de montrer que loin d’être isolée cette « crise » s’inscrit dans une histoire de déplacements et d’exodes de populations au fil du XXe siècle qui mit la France au défi de redonner ou de renoncer aux valeurs de l’hospitalité. A l’issue d’une introduction présentant l’histoire du droit d’asile depuis la constitution de 1793, seront étudiés dans une première partie l’exode durant l’entre-deux guerres de populations en provenance notamment d’Espagne et d’Europe de l’Est, dans une seconde partie l’exil des réfugiés du bloc soviétique durant la guerre froide, dans une troisième et dernière partie l’arrivée croissante de demandeurs d’asile d’Asie et d’Afrique au lendemain des décolonisations.

Au terme du semestre, les étudiants et étudiantes auront acquis, d’un point de vue théorique, une connaissance profondément interdisciplinaire des migrations forcées et mouvements contraints de population à grande échelle dans leur dimension tant historique que démographique, sociologique et juridique. Ils auront, d’un point de vue méthodologique, appris à analyser de manière approfondie des sources primaires s’étendant de reportages photographiques aux récits de vie de réfugiés et d’exilés.

Différentes visites ponctueront ce séminaire, dont les Archives de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, le Mémorial de la Shoah, ainsi que le Musée national de l’histoire de l’immigration.

 

S3 « Art et politique : l’artiste engagé »
Art and Politics: The Activist Artist

Prof. Néna Kraguly

Ce cours propose d’explorer l’art engagé à travers différentes expériences artistiques et de tracer les relations entre l’art et la politique. Dès la fin des années 80, des événements majeurs comme la chute du mur de Berlin, la dissolution de l’Union Soviétique, le 11-Septembre, la guerre du Golfe ainsi que la mondialisation, la crise financière mondiale qui implante l’instabilité et le pessimisme sociale, ou encore les menaces écologiques, ont profondément changé le visage de notre société.

Immergé dans cette société en mutation instable, l’artiste prend une position analytique et critique. Il est confronté à la réalité présente,  hic et nunc,  qui devient dans son travail le matériau principal pour examiner et pour débattre.  Son œuvre se présente comme un faisceau corrélationnel, un ensemble de vecteurs de communication devant les situations politiques, les faits de société, les prises de décision ou les bouleversements survenus. Il ne s’agit pas de représenter de manière littérale et linéaire des maux de la société au dessin compassionnel ou de proposer des solutions, mais de saisir l’essentiel de la problématique de ceux-ci pour mieux les révéler, pour éveiller la conscience, pour déclencher des réflexions ou pour changer l’attitude.

Les artistes adoptent des pratiques artistiques pluridisciplinaires relevant de l’installation, de la performance, de l’intervention, de la marche, de l’action… Les démarches de chaque artiste varient selon son approche du sujet, son radicalisme, son but implicite, qui d’ailleurs, dépend du milieu socio politique dont l’artiste est issu, ainsi que de la culture qui lui est propre. C’est pourquoi, certains artistes sont concernés par la pauvreté, les droits de l’homme, le racisme, alors que d’autres critiquent les entreprises multinationales et la destruction de l’environnement, ou d’autre encore, montrent l’impuissance face aux régimes politiques totalitaires, à la corruption ou à l’emprise des médias.

L’intention du cours n’est pas de tracer les liens entre l’art et la politique dans le sens où ces liens sont liés, par exemple, au pouvoir ou à la révolution mais de montrer comment l’art engagé aux visées discursives, peut susciter un changement dans la société de son temps et stimuler une réaction constructive et dialectique. L’objectif de ce cours est de  montrer la complexité des rapports entre l’art et la politique et de discuter les relations critiques et dynamiques que l’artiste entretient avec le contexte politique, social et culturel. Des exemples concrets seront examinés ainsi que les questions que ces pratiques soulèvent :

Dans quelle mesure l’œuvre d’art peut-elle  participer à la création d’un homme plus libre? Ébranler les structures sociales existantes? Remuer les normes et les conventions établis?, Objecter les identités imposées par la société? Secouer les structures mentales?  Quelles sont les réactions politiques  à la vue de telles œuvres ? En parlant de l’artiste engagé, il est également indispensable de repenser la question concernant la définition du rôle et de la place de l’artiste dans la société, ses objectifs, sa créativité, ainsi que la légitimation de son œuvre dans le contexte historique.

Nous examinerons le travail de nombreux artistes, comme  Martha Rosler, Alfredo Jaar, Gustav Metzger, Wolf Vostell, Christian Boltanski, Hans Haacke, Francis Alÿs, Oleg Kulik, Zhang Huan, Ai Weiwei, Tania Bruguera, Santiago Sierra, Orlan, Valie Export, Carolee Schneemann, Shirin Neshat, Judy Chicago, Claude Cahun, Michel Journiac, Joseph Beuys, Tadashi Kawamata, Daniel Buren, Ernest Pignon-Ernest, et Banksy. En parallèle des cours théoriques en classe, il est envisagé de visiter les musées et galeries suivants : le Centre Georges Pompidou, le Palais de Tokyo, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et les galeries du Marais.

 

S4 « Écoutez Paris chanter »
Paris in Songs

Prof. Cécile Prévost-Thomas

La chanson parisienne existe depuis au moins 500 ans ! De la Renaissance aux années 2020, de la polyphonie à l’expression des auteur×e×s compositeur×e×s et interprètes contemporain×e×s, elle a su traduire le quotidien de ses habitants, de ses visiteurs, commenté l’actualité du moment, accompagné les évolutions sociales (travail, mœurs, habitudes culturelles).

Capitale de la France, Paris a été chanté de mille et une façons : ville lumière, symbole de la culture française, allégorie de l’amour, elle a été mise en paroles et en musique, dans tous les genres, tous les styles, pour célébrer selon l’époque, ses faubourgs, ses quartiers, ses rues, ses monuments, son fleuve, ses grands hommes et femmes illustres, son peuple.

À partir du répertoire des chansons dédiées à Paris, ce cours propose de parcourir sur la base de séances d’écoutes interactives (paroles, musiques, contexte socioculturel, rencontres artistiques) un voyage sonore au cœur de la culture française du XVIe jusqu’au XXIe siècle au cours duquel les questions de classes sociales, de genre, de territoires, de préférences générationnelles et de transmission au sein des familles seront tout particulièrement analysées.

 

S5 « Femmes, genres et sexualité(s) en France »
Women, Gender and Sexuality(ies) in France

Prof. Christelle Taraud

Ce cours est une introduction générale à l’histoire, à la sociologie et à l’anthropologie des femmes, du genre et des sexualités dans la France contemporaine des XIXe-XXIe siècle. Basée sur une approche interdisciplinaire et intersectionnelle, ce cours à l’ambition de proposer en même temps une lecture des questions traitées par le biais de la théorie féministe tout en éclairant, au plus près des analyses empiriques, les processus politiques, économiques, sociétaux et culturels à l’œuvre dans la société française d’hier et d’aujourd’hui. C’est pourquoi, dans ce cadre seront mis en exergue plusieurs questions centrales de la problématique : 1) L’histoire des relations entre femmes, genre et féminisme en France de la révolution française à nos jours ; 2) Comment les questions de genre résonnent dans les débats très contemporains (parité, identités de genre et/ou sexuelles, prostitution, travail du sexe et putophobie, hétérocentrsime et hétérosexisme, homosexualité et lesbianisme, mariage pour tous, homophobie, harcèlement sexuel et viol…) de la France d’aujourd’hui ; 3) Et enfin comment croiser les questions de genre et les questions postcoloniales pour mieux comprendre et analyser les polémiques, en France, autour du voile islamique notamment. Il s’agira donc ici de mieux saisir la manière dont l’héritage colonial (pratiques et représentations) « travaille » encore la France des années 2000-2010.

 

NB : Les références envisagées peuvent faire l’objet de modification à la rentrée.

Le cours requiert l’assiduité, la participation active des étudiant.e.s, ainsi que la courtoisie à l’égard de l’enseignante. Ces règles de courtoisie impliquent la ponctualité, que les téléphones portables, réseaux sociaux, etc., soient interrompus, et que la nourriture soit proscrite durant le cours pour favoriser l’écoute mutuelle.